Quel avenir pour l'Ukraine ?

Plus de deux ans et demi après le début du conflit, l'Ukraine semble désormais au pied du mur avec la réélection de Donald Trump, qui fera son grand retour à la Maison-Blanche en janvier.

Quel a été l'impact de ce conflit sur le monde ? Qu'est-ce que l'élection de Trump implique pour la suite de cette guerre ? Et comment cela pourrait redéfinir l'ordre mondial ? C'est ce que nous allons décrypter, dans votre allongé du jour.

♟️Un point de bascule géopolitique

Depuis février 2022, le conflit entre l’Ukraine et la Russie a bouleversé l’ordre mondial. Ce qui aurait pu rester un différend régional s’est transformé en une guerre dévastatrice, avec des répercussions qui dépassent largement les frontières des deux pays. À l’épicentre de cette crise : l’Ukraine, qui se bat pour son indépendance, et la Russie, bien décidée à réaffirmer son influence.

D’un côté, des villes ukrainiennes comme Marioupol et Bakhmout, devenues des symboles de résistance, subissent d’incessantes vagues d’assauts. De l’autre, la Russie utilise cette guerre pour renforcer son emprise énergétique sur l’Europe et affirmer son rôle de puissance mondiale. Mais la guerre ne se joue pas seulement sur le terrain militaire. Elle affecte aussi des millions de vies, avec des déplacements massifs de populations et des économies fragilisées.

À l’international, cette guerre a eu un effet domino. Les prix de l’énergie ont explosé, poussant les pays européens à revoir leur dépendance au gaz russe.

La sécurité alimentaire mondiale a également été menacée, car l’Ukraine, souvent qualifiée de “grenier à blé” de l’Europe, n'a pas pu exporter ses céréales en raison du blocus des ports.

Cette situation a aussi ravivé des tensions entre grandes puissances. L’OTAN, en soutenant l’Ukraine par une aide militaire massive, s’est fermement opposée à la Russie. Mais cette posture a un coût : les États-Unis et leurs alliés doivent jongler entre soutien militaire et gestion de leurs propres défis économiques et sociaux.

Ce conflit façonne un nouvel ordre mondial, redistribue les cartes du pouvoir et pose une question brûlante : jusqu’où la Russie et l’Ukraine peuvent-elles aller dans cette lutte ?

🇺🇸 Le retour de Trump à la Maison-Blanche

L’élection de Donald Trump à la présidence américaine pourrait marquer un tournant majeur dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Pourquoi ? Parce que Trump, connu pour ses positions parfois imprévisibles, a toujours suscité la controverse sur les questions internationales. Et lorsqu’il s’agit de la guerre en Ukraine, ses déclarations passées laissent planer de nombreuses incertitudes.

Trump n’a jamais caché son scepticisme vis-à-vis de l’OTAN, qu’il a souvent critiquée pour son coût et son fonctionnement. Cette alliance, qui joue un rôle prépondérant dans le soutien à l’Ukraine, pourrait perdre un allié de poids si Trump décidait de réduire l’implication américaine. Il a d’ailleurs déjà laissé entendre qu’il préférerait que l’Europe prenne une plus grande part dans les dépenses militaires, ce qui pourrait compliquer l’aide à l’Ukraine.

Autre point de tension : la relation de Trump avec Vladimir Poutine. Lors de son premier mandat, Trump n’a pas hésité à qualifier le président russe de « leader fort ».

Mais Trump reste avant tout un stratège. Certains estiment qu’il pourrait tenter de jouer les médiateurs pour forcer une paix négociée entre l’Ukraine et la Russie. Cela permettrait de mettre fin au conflit tout en se présentant comme un faiseur de paix sur la scène internationale. Toutefois, une telle démarche pourrait se faire au détriment des intérêts ukrainiens, si les concessions exigées favorisent la Russie.

🤔 Et maintenant ?

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait non seulement modifier la dynamique du conflit en Ukraine, mais aussi redessiner l’équilibre des forces dans le monde. Les répercussions potentielles vont bien au-delà de l’Europe, touchant des enjeux de sécurité, d’économie et de diplomatie internationale.

D’un côté, Trump pourrait décider de réduire, voire d’arrêter, le soutien militaire et financier massif des États-Unis à l’Ukraine. Cela affaiblirait la résistance ukrainienne face à la Russie et mettrait l’Europe sous pression pour combler le vide. Mais l’Europe est-elle prête à assumer seule cette responsabilité ? Les divisions entre pays européens, notamment entre ceux qui souhaitent une ligne dure face à la Russie et ceux qui préfèrent une approche pragmatique, pourraient s’aggraver.

D’un autre côté, Trump pourrait utiliser son retour au pouvoir pour pousser à des négociations de paix. Si cela peut sembler une solution séduisante, un tel accord risquerait de privilégier les intérêts russes, notamment en légitimant l’annexion de certains territoires ukrainiens. Une paix à tout prix pourrait affaiblir l’Ukraine sur le long terme et donner un signal dangereux à d’autres puissances, comme la Chine, qui surveillent de près les réactions occidentales.

Enfin, le repositionnement américain sous Trump pourrait aussi créer un vide stratégique, laissant plus d’espace à des acteurs comme la Chine ou la Turquie pour jouer les médiateurs. Cela transformerait encore davantage le conflit ukrainien en un enjeu mondial, où s’affrontent des visions concurrentes de l’ordre international.

Pour le moment, les États-Unis viennent d'autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles longue portée pour atteindre des cibles sur le territoire Russe. Ils ont été utilisés pour la première fois hier. En réponse, Poutine a signé un décret élargissant la doctrine nucléaire de la Russie, autorisant désormais l'utilisation d'armes nucléaires en réponse à des attaques majeures. Le Kremlin considère donc toute agression contre la Russie ou ses alliés par un État non nucléaire soutenu par une puissance nucléaire comme une attaque conjointe, justifiant une réponse nucléaire.