L'Oréal, elle le vaut bien ?

"Nous essayons simplement d'être craintifs lorsque les autres sont avides et d'être avides uniquement lorsque les autres sont craintifs", Warren Buffet.

L'expression tombe à point nommé, le sang coule sur les marchés, et nous commençons à voir de belles affaires sur de beaux dossiers.

Parmi eux, l'Oréal est un champion français du cosmétique, qui paraît intéressant dans le contexte actuel.

On découvre ce que nous réserve cette entreprise, dans votre allongé du jour.

🌐 Un géant mondial de la beauté

Le groupe L'Oréal s'impose comme le leader incontesté du marché cosmétique mondial avec un chiffre d'affaires de 43,48 milliards d'euros en 2024.

Son modèle d'affaires repose sur un portefeuille diversifié de 37 marques internationales réparties en quatre divisions stratégiques : Produits Grand Public (36,7% du CA), L'Oréal Luxe (35,9%), Cosmétique Active (16,2%) et Produits Professionnels (11,2%).

La force du groupe réside dans sa capacité à couvrir l'ensemble des segments du marché, des produits mass-market aux produits de luxe, en passant par les produits dermocosmétiques et professionnels.

Cette diversification lui permet de capturer différentes dynamiques de croissance et de s'adapter aux évolutions des préférences des consommateurs.

📊 Résultats 2024 : solidité financière est le mot d'ordre

Les résultats 2024 témoignent de la résilience du groupe face à un environnement économique pourtant difficile.

L'Oréal a réalisé une croissance de 5,1% en comparable, surperformant un marché de la beauté en hausse de 4,5%. Cette performance est d'autant plus remarquable qu'elle s'accompagne d'une marge opérationnelle record de 20%, en progression de 20 points de base par rapport à 2023.

Le dernier transcript révèle une histoire de "deux villes", comme l'a souligné Christophe Babule, le directeur financier.

D'un côté, l'Asie du Nord (notamment la Chine) a connu des difficultés persistantes avec un recul de 3,2% en comparable.

De l'autre, les autres régions ont affiché une dynamique solide : +8,2% en Europe, +5,5% en Amérique du Nord, +12,3% en SAPMENA-SSA (Asie du Sud-Pacifique, Moyen-Orient, Afrique du Nord et Afrique subsaharienne) et +11% en Amérique latine.

Avec l'Oréal, vous achetez une entreprise Française, qui vend ses produits à travers le monde entier.

Nicolas Hieronimus, PDG du groupe, a mis en avant la qualité de la gestion, permettant d'atteindre ces marges records malgré les turbulences en Chine. Cette performance traduit l'efficacité du modèle économique du groupe et sa capacité à générer des gains d'efficacité opérationnelle.

🔮 Perspectives 2025

L'élément le plus intéressant pour les investisseurs réside dans les perspectives annoncées pour 2025 et la stratégie de "conquête de nouveaux espaces" détaillée par Nicolas Hieronimus, le PDG.

Le groupe anticipe une croissance du marché cosmétique mondial entre 4% et 4,5% en 2025, et se fixe pour objectif de surperformer ce marché. Pour y parvenir, L'Oréal mise sur trois axes de conquête stratégiques :

👉 Conquête géographique : Le groupe entend renforcer sa présence aux États-Unis, qui ont représenté 25% de sa croissance en 2024, et accélérer son développement dans les marchés émergents, qui ont contribué à 36% de la croissance. La Chine reste un marché stratégique malgré les difficultés actuelles.

👉 Conquête de nouveaux segments de consommateurs : L'Oréal cible particulièrement la Gen Z, le marché masculin (qui ne représente que 10% du marché mais 25% de l'usage) et les plus de 60 ans, qui dépensent en moyenne 400$ par an en produits de beauté.

👉 Nouvelles technologies et innovation : Le groupe investit massivement dans la recherche sur la longévité et le bien-vieillir, et diversifie son offre vers les compléments alimentaires et les appareils connectés.

🤔 Les points intéressants

Pour les investisseurs, plusieurs éléments méritent une attention particulière :

👉 Potentiel de reprise en Chine : Si Nicolas Hieronimus reste prudent, il a mentionné une stabilisation du marché chinois en janvier-février. Une reprise de ce marché constituerait un catalyseur significatif.

👉 L'IA comme levier d'efficacité : Le déploiement de BETiq, l'outil d'optimisation des investissements publicitaires basé sur l'IA, devrait couvrir 60% des dépenses en 2025 contre 45% en 2024, générant des gains de productivité de 10-15%.

👉 M&A ciblée : La récente cession d'actions Sanofi (3 milliards d'euros) donne au groupe des munitions pour des acquisitions. Les domaines privilégiés semblent être les marques de parfums de niche (Amouage) et les soins dermatologiques.

👉 Amélioration des marges : Malgré un plan de relance de l'innovation (+200 points de base d'investissement), la direction s'est engagée à poursuivre l'amélioration de sa marge opérationnelle en 2025.