La chute du soft power Américain
Trump est en train de saboter une puissance culturelle que le pays bâti depuis toutes ces années. Pourtant, le soft-power est un passif dont la valeur ne se calcule pas en dollar, mais qui est d'une puissance incroyable.
Quand on parle de Soft-Power, vous pensez immédiatement aux États-Unis. Le pays de l'Oncle Sam fait rayonner sa culture à travers le globe, et ce depuis des décennies.
Trump est en train de saboter une puissance culturelle que le pays bâti depuis toutes ces années. Pourtant, le soft-power est un passif dont la valeur ne se calcule pas en dollar, mais qui est d'une puissance incroyable.
Alors, comment et pourquoi Trump a abandonné le soft power US ? Qui sont les nouveaux gagnants de ce vide laissé par les États-Unis ? Et enfin, quelles conséquences pour l'ordre mondial ? C'est ce que nous allons décrypter, dans votre allongé du jour.

🇺🇸 Trump et l’abandon du soft power
Pendant des décennies, l’Amérique a dominé le monde non seulement par sa puissance militaire et économique, mais aussi par son soft power : son influence culturelle, ses alliances diplomatiques et son rôle de leader dans les institutions internationales.
Avec Trump, cet atout est en train de s’effondrer.

Sa vision transactionnelle des relations internationales privilégie la coercition à l’attractivité, remplaçant la diplomatie par des menaces et des sanctions.
Un des symboles les plus frappants de ce revirement est la réduction massive des aides étrangères. En coupant brutalement les financements de l’USAID et d’autres programmes d’aide humanitaire, Trump a non seulement affaibli la position américaine, mais aussi laissé un vide exploitable par ses rivaux.
En parallèle, il a multiplié les retraits d’institutions clés comme l’ONU ou l’OMS, abandonnant les arènes où les États-Unis dictaient autrefois les règles du jeu.
Résultat ? Un recul spectaculaire du rayonnement américain.
Les alliés traditionnels s’éloignent, les opinions publiques dans le monde se méfient de plus en plus de Washington, et la capacité des États-Unis à influencer les affaires internationales sans recours à la force brute s’amenuise. L’Amérique a-t-elle sous-estimé l’importance de son propre soft power ? Ou assiste-t-on à un choix délibéré de laisser place à une nouvelle ère de relations internationales plus brutales et imprévisibles ?
🤔 Les nouveaux gagnants du vide américain
Quand une puissance recule, d’autres en profitent. Avec le retrait du soft power américain, la Chine et la Russie avancent leurs pions, remodelant l’équilibre mondial à leur avantage.
Pékin s’engouffre dans la brèche laissée par Washington.
Les coupes massives dans l’aide américaine et le retrait des institutions multilatérales permettent à la Chine de renforcer son influence en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

Avec des prêts massifs via les nouvelles routes de la soie et une présence diplomatique plus agressive, elle impose ses propres règles du jeu.
Là où les États-Unis parlaient de démocratie et de droits de l’homme, Pékin vend stabilité économique et non-ingérence politique – un argument qui séduit de nombreux régimes en quête de partenaires moins regardants.
Moscou, de son côté, profite du désengagement américain pour renforcer son modèle autoritaire comme alternative crédible. En affichant une posture de défiance envers l’Occident et en multipliant les opérations de désinformation, Poutine transforme la perte d’influence des États-Unis en victoire idéologique.
Il se pose en protecteur des régimes illibéraux, en défenseur d’un ordre mondial fondé sur le rapport de force plutôt que sur le droit international. Résultat : de plus en plus de pays alignent leur discours sur celui du Kremlin, adoptant une rhétorique anti-occidentale plus affirmée.
L’Amérique, autrefois modèle incontesté de leadership mondial, voit son influence culturelle et politique dissoute dans un monde où les régimes autoritaires imposent leurs propres normes.
🌐 Quelles conséquences pour l’ordre mondial ?
Le retrait du soft power américain ne se limite pas à un simple repositionnement stratégique, il redessine profondément les rapports de force mondiaux. Sans son influence diplomatique et culturelle, l’Amérique se prive d’un levier essentiel, et les effets se font déjà sentir.
D’abord, l’Europe apprend à se débrouiller seule. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis garantissaient la sécurité de leurs alliés et structuraient l’ordre international à travers l’OTAN et les grandes institutions multilatérales. Mais avec Trump, Washington adopte une posture de repli, laissant l’Union européenne face à ses propres responsabilités en matière de défense et de diplomatie. Les tensions internes se multiplient : certains États européens veulent s’aligner sur la nouvelle realpolitik américaine, d’autres prônent une indépendance stratégique totale.
Ensuite, les alliances traditionnelles se fragmentent. Des partenaires historiques comme le Japon ou la Corée du Sud doivent recalculer leurs dépendances. La défiance envers Washington pousse ces pays à diversifier leurs relations, y compris avec la Chine, qui propose une alternative diplomatique et économique crédible. Ce réalignement progressif affaiblit l’influence américaine et fragilise l’ensemble des accords de sécurité tissés depuis des décennies.
Enfin, les institutions internationales perdent en crédibilité. L’ONU, la Banque mondiale ou encore l’OMS, historiquement dominées par les États-Unis, voient leur leadership contesté. Moins impliqué, Washington laisse un espace libre que des puissances comme Pékin exploitent pour imposer leurs propres règles du jeu. Le multilatéralisme vacille, et avec lui, la capacité à gérer collectivement les grands défis mondiaux.
