Crise politique en Corée
Tentative de coup d'État, ou réelle menace pour la sécurité intérieure ?
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a plongé son pays dans une crise politique majeure en déclarant la loi martiale le 3 décembre. Cette mesure, sans précédent depuis la démocratisation en 1987, visait à contrer ce qu’il a décrit comme des « forces pro-nord-coréennes » infiltrant l’opposition parlementaire, majoritaire à l’Assemblée nationale. Yoon a accusé cette opposition de menacer l’ordre constitutionnel et a justifié son geste comme une réponse nécessaire à un prétendu complot visant à saper l’autorité de l’État.
La déclaration de loi martiale a immédiatement suspendu les activités parlementaires, limité les libertés civiles, et placé les médias sous le contrôle de l’armée. Les critiques, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, ont dénoncé une dérive autoritaire, alimentée par la perte de popularité de Yoon, qui a chuté à moins de 20%. En réponse, des manifestations massives ont éclaté dans les grandes villes, rassemblant des milliers de citoyens exigeant la fin de la loi martiale et la démission du président.
Dans un geste inédit, 190 députés ont réussi à se réunir malgré les restrictions pour voter la levée de la loi martiale, une résolution que Yoon a annoncé qu’il respecterait. Ce revirement est survenu sous une pression internationale croissante, notamment de la part des États-Unis, qui ont appelé à une solution pacifique et au respect des institutions démocratiques.
Le won sud-coréen a chuté de 1,9%, atteignant son plus bas niveau en deux ans, tandis que des entreprises majeures comme Posco ont vu leurs actions reculer de près de 7%. Mais c’est dans les marchés des cryptomonnaies que les effets ont été les plus marqués. En raison de l’instabilité, les principales plateformes sud-coréennes, comme Upbit et Bithumb, ont enregistré des baisses spectaculaires. Bitcoin a perdu 12% sur Upbit, tandis que des stablecoins comme Tether ont brièvement dévié de leur parité, tombant à l’équivalent de 0.84$.
Alors que le pays émerge de cette instabilité, des interrogations persistent sur l’avenir politique de Yoon et sur la stabilité démocratique de la Corée du Sud dans un contexte de tensions régionales et économiques exacerbées.
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