500 milliards pour la défense européenne
L'autonomie européenne est passée d'un tabou à une priorité
Les pays de l’Union européenne accélèrent les discussions pour établir un fonds commun de défense de 500 milliards d’euros, une initiative destinée à renforcer leurs capacités militaires face aux défis sécuritaires croissants et à l’incertitude liée au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Trump a récemment menacé de retirer les garanties de sécurité des États-Unis aux membres de l’OTAN qui ne respectent pas leurs engagements financiers, incitant les capitales européennes à envisager des mesures radicales.
Ce fonds, financé par l’émission d’obligations soutenues par des garanties nationales, représenterait une avancée majeure. Contrairement aux précédentes propositions de « Eurobonds » pour la défense, cette initiative est volontaire et ouverte à des pays non membres de l’UE, comme le Royaume-Uni et la Norvège. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a plaidé pour une approche ambitieuse, estimant que ces 500 milliards sont le minimum requis pour sécuriser l’Europe sur la prochaine décennie.
Des projets prioritaires, tels que des systèmes communs de défense aérienne, ont été évoqués. Cependant, des désaccords subsistent sur l’utilisation des fonds et sur la participation des États traditionnellement neutres comme l’Autriche ou l’Irlande. De plus, le rôle de la Banque européenne d’investissement (BEI) dans l’administration du fonds est encore à définir, bien que celle-ci ait pour l’instant exclu tout financement direct d’armements.
L’initiative reflète un changement de paradigme, avec une volonté accrue d’autonomie stratégique. Alors que l’Allemagne reste prudente en raison de ses prochaines élections fédérales, des pays comme la Pologne et la Grèce poussent pour une mise en œuvre rapide, soulignant l’urgence d’être mieux préparés face aux défis sécuritaires, notamment en Ukraine.
Financial Times 🔗